Costume en Provence
Lorsque le XIXème siècle permit aux provinces de se « rapprocher » de Paris, dont on devine l’attrait et les rêves suscités pour les femmes, on voit éclore une mode très spécifique dans les régions françaises : harmonieux mélange de traditions, de savoir-faire et d’usages locaux, mâtinés de touches de dernière mode parisienne, alors impératrice sans égale et référence universelle quasi absolue.
C’est ainsi que naît le costume, injustement appelé « folklorique », propre à chaque province, parfois à une ville ou même un village, fort de ses particularismes, mais toujours adapté au modèle parisien…
La Provence en présente des exemples variés : de Nice au Roussillon, en passant par les Alpilles.
Le costume en Provence traditionnel comporte deux grandes variantes : le costume en Provence « arlésien », dit aussi arlèse, ou provençal après que Frédéric Mistral ait relancé son port à la fin du xixe siècle comme signe de l’identité culturelle de la Provence, et le costume en Provence « comtadin », porté dans le Comtat Venaissin et jusqu’au nord de la Durance, y compris à Avignon. Encore utilisé le dimanche jusqu’au début du xxe siècle, son usage courant a progressivement disparu au cours de la première moitié du xxe siècle. Actuellement, il n’est porté qu’épisodiquement, par des groupes folkloriques ou lors de manifestations volontaristes de l’identité locale1. Les deux types de costume en Provence sont aisément identifiables dans leur version féminine : coiffe généralement sombre sur le haut du crâne couvrant uniquement le chignon, et silhouette « en sablier » très prononcé pour le costume arlésien, coiffe blanche à la grecque éventuellement recouverte d’un fichu de même couleur pour le costume comtadin. Selon les classes sociales, le tissu du costume change, mais dans chacun des deux grands styles, la coupe reste à peu-près la même.